Retour sur les Victoires d'Erik Zabel sur le Tour d'Espagne 2006
Ce soir chers amis, c’est la plus belle des nuits.
Nous voila donc arrivé au jour le plus magique de l’année, jour où la fête se doit d’être populaire et universelle. Il en est à peu près de même pour le cyclisme, qui, dans son plus bel appareil, nous rassemble et nous fraternise. On dit souvent de cet évènement du 24 décembre qu’il est synonyme de miracle, toutefois, l’histoire que nous allons vous racontez aujourd’hui n’a rien de miraculeux ! Elle nous aura cependant fait énormément vibrer et rendu heureux, à l’image des vingt-trois autres qui l’ont précédés, en souhaitant que ce plaisir a été partagé avec tous !
Mais revenons à nos moutons ; en ce jour, comment ne pas parler de celui dont le nom rime avec Noël : Erik Zabel ? Le cadre est le suivant : fin août, l’Espagne, une équipe Milram qui n’a pas encore gagné sur un grand tour, et le retour de blessure (après 4 mois d’absence) d’un Petacchi qui est ici avant tout pour tourner les jambes. Contexte difficile donc pour les cyans, à, vous l’aviez compris, l’entame de 61ième édition de la Vuelta. Et pourtant, tout commence pour le mieux pour les azurs : le phénix Zabel renaît une première fois de ses cendres à Caceres, à l’occasion de la quatrième étape, qu’il remporte à la surprise général au sprint, provoquant même un excès de vitesse dans la ville ! Profitant de l’impeccable travail de ses coéquipiers, et de Petacchi, lui aussi à l’ouvrage, EZ remporte son second succès de l’année et renoue avec la victoire sur un grand tour, après trois ans de disette ! La suite de la course, très montagneuse, ne sacrera plus la Milram, formation vouée quasi-exclusivement au sprint. Ainsi, à la veille de l’arrivée à Madrid, le groupe a perdu en route trois coureurs, dont Alessandro Petacchi, pas entièrement remis de sa terrible chute du Giro et qui s'est cassé la main contre ... le bus de la Lampre ! Mais comme tous bons ouvriers, les azurs ne quitteront pas leur atelier espagnol avant d’avoir correctement terminé leur travail. L’étape du jour, plate comme une Carola bleue ciel, convient parfaitement aux qualités du Team. Les consignes sont donc claires : jouer la gagne pour Zabel… le sprinteur maudit quand il s’agit de terminer un grand tour… Effectivement, durant sa carrière, il aura terminé huit fois second lors d’une arrivée à Paris, Madrid ou Milan !! Va-t-il, à 36 ans, enfin rompre le signe indien ? Ce qui est clair, c’est que ses adversaires ne lui feront pas de cadeaux (Noël arrive en décembre, rappelons le…), mais au final, le petit miracle se produisit, et Erik, qui a pris ses aises avec le train classe de luxe d’Alessandro, s’impose à Madrid sur l’avenue Plaza de Cibeles devant Hushovd et Clerc. Et Marco Vélo, le plus fidèle d’entre les fidèles, le bras droit du parrain Petacchi explose de joie pour son coéquipier, il savoure, Zabel savoure avec lui, et nous, on savoure avec eux. Merci Messieurs.
CLASSEMENT
1 Erik Zabel (Ger) Team Milram 3.40.47 (38.64 km/h)
2 Thor Hushovd (Nor) Credit Agricole
3 Aurélien Clerc (Swi) Phonak Hearing Systems
8 Marco Velo (Ita) Team Milram
Au départ de l’histoire, Erik Zabel a dit : « J’ai encore quelques années devant moi, et je veux gagner avec Petacchi ». C’était en 2005, l’aventure Milram pouvait débuter, avec pour fil d’ariane, le plus improbable des duos. Et autour de ce solide noyaux gravitaient de talentueux éléments dévoués, mais qui, quelquefois saisissaient un rayon de lumière pour se faire une place au soleil et ainsi sortir de l’ombre des deux indéracinables. Alors certes, les records n’ont pas été pulvérisés, les coureurs bleus n’ont pas été connonisés, mais qu’importe, au bout de ce magnifique chapitre long de trois années, le team Milram version 06-08 nous aura fait prendre goût au plus délicieux des sentiments : le rêve. Joyeux Noël à tous.
Nico : molossus.skyrock.com/
Photos : Cyclingnews
